Une brève histoire d'Auzon
Auzon apparait comme fief assez tôt. Pour autant un fief ne signifie pas chateau féodal. Il peut contenir (mais pas systématiquement une demeure seigneuriale). Auzon est situé au bord de la rivière éponyme.
les terres englobées dans la propriétés sont considérés par des auteurs comme assez considérables au XVIIIeme siécle.
Les archives – qui ne disent pas tout – renferment cependant l’évolution géographique, toponymique, agricole, administrative de plus de 15 domaines, moulins, tuileries, louages.
Finalement peu de (famille de) propriétaires différents sauf entre 1771 et 1804.
Les archives qui ne sont pas toutes déchiffrées parle d’Auzon en 1320, un “château” au XVeme sans plus de précision que le descriptif de l’intérieur dans un acte de 1680. Auzon est bien mentionné dans le dictionnaire du Nivernais en 1662 avec l’orthographe Auzon du même nom que la rivière
En 2018 ont été découvertes des pièces datant de Charles VII (1422-1461)
Auzon se présente dans les actes comme un “château” avec une tour et une chapelle attenante. cette dernière disparaît dans l’acte de vente de 1787.
Les cartes d’Etat Major de 1836 montre que des bâtiments cependant semblent subsister à quelques mètres du corps principal vers le parc mais nous n’avons aucune information sur leur destination et leur disparition finale.

De 1787 à 1815 il semble que le château ait été laissé à l’abandon au profit de l’autre demeure “Les Louteaux” qui se trouve à exactement un kilomètre et qui ont été construits pour être plus habitable que le vieil Auzon du XVIIeme.
Auzon est un fief du Bourbonnais. Lors du découpage de la France en départements, Auzon est passé dans la Nièvre pour 60% de la propriété correspondant à la commune de Lucenay les Aix, les 40 % restants se situant sur les communes de Gennetines, Saint-Ennemond, Chézy et la Chapelle aux Chasses (Allier)
De plus avant la Révolution, deux des propriétaires ont été maires de Moulins et un après ce qui a laissé Auzon dans un flou aux confins du Bourbonnais et trop loin pour le Nivernais. Auzon dépendait de la généralité de Moulins avant la création des départements.
Le château actuel se compose d’un bâtiment central avec deux ailes plus hautes de chaque coté, asymétriques en raison d’une terrasse sur l’aile Sud.
Il est composé de pierres et de briques, les briques sont recouvertes d’un enduit peint. lorsque l’enduit tombe, on peut apercevoir des croisillons bourbonnais à certains endroit (Briques polychromes)
Son apparence actuelle date de 1820 environ.
La restauration du bâtiment aurait été engagée par le Chevalier Charrier vers 1817. Les plans de restauration correspondent à l’Empire mais n’ont peut-être été engagés qu’après 1818 ou 1819..
Il est exposé exactement Est-Ouest et les pièces de réception du rez-de-chaussée sont à double exposition.
Aménagé comme une résidence secondaire par les propriétaires successifs depuis 1820 il ne présente pas les caractères d’apparat que l’on peut trouver dans certains grandes constructions. Il est de ce fait très “habitable”.
Avec la création d’un nouveau parc en 1849 Auzon devient pour ses propriétaires un “Hermitage” jusqu’en 1929 et est surtout un grand parc expérimental (botanique surtout et un peu animalier).
L’armée d’occupation allemande s’installe à Auzon dès mai 1940. Auzon est érigée en Kommandantur et les hommes qui stationnent à Auzon iront relever les troupes de la ligne de démarcation et du pont Regemortes à Moulins.
Auzon est libéré le 10 septembre 1944 par les FFI (GMR de Guyenne)

Le Parc continue à être entretenu. Les kermesses du village se font tous les ans dans le parc et génèrent de nombreux souvenirs que l’on retrouvent encore aujourd’hui lors des récits des visiteurs lors des journées du patrimoine. Avec les premières dégradations les kermesses s’ arrêteront à la fin des années 60. En 1969 la grande futaie de chênes qui descendait jusqu’à la rivière est coupée. Le Parc connaîtra dès lors une période de désaffection. Il repoussera en ronces et d’endroits inextricables.
Depuis 1996-1997 le parc qui était tombé à l’abandon, la grande futaie de chênes coupée, commence à être redégagé. En 1999-2003 le lac est nettoyé de milliers de mètres cubes d’arbustes et vase permettant de retrouver la vue, mais aussi un habitat favorable aux cistudes d’Europe, aux poissons, hérons et canards.
L’association est créée en 203 (à la suite d’un projet de mine de charbon à ciel ouvert)
Depuis 2014 le parc, puis les communs, puis le rez de chaussée s’ouvrent au public lors des rendez-vous aux Jardins et des Journées Européennes du Patrimoine
En 2024 Auzon est inscrit Monument Historique. la protection s’applique en premier à 30 hectares de parc, au chateau et aux communs englobant les portails et grilles.
Principales sources :
-
- Archives d’Auzon (conservées)
- Archives départementales de l’Allier
- Archives départementales de la Nièvre
- Comte de Soultrait, Dictionnaire topographique du département de la Nièvre comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie Impériale, 1865, p. 139
- Aubert de La Faige et Roger de La Boutresse, Les fiefs du Bourbonnais., Moulins, 1936